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Les Noces de Figaro — titre italien original : Le nozze di Figaro — est un Opéra-bouffe de Wolfgang Amadeus Mozart. Le livret de Lorenzo da Ponte est inspiré de la Comédie de Beaumarchais : Le Mariage de Figaro. La première eut lieu le 1er mai 1786 au Burgtheater de Vienne.
Personnages
| | Première, 1er mai 1786 |
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Le comte Almaviva, grand d'Espagne | baryton | Stefano Mandini |
La comtesse Almaviva, sa femme | Soprano | Luisa Laschi |
Suzanne, sa camériste et fiancée de Figaro | Soprano | Nancy Storace |
Figaro, valet de chambre du Comte | basse | Francesco Benucci |
Chérubin (personnage masculin joué par une mezzo-soprano), page du Comte | mezzo soprano | Dorotea Bussani |
Marceline, gouvernante | mezzo-soprano | Maria Mandini |
Bartholo, médecin | basse | Francesco Bussani |
Bazile, maître de musique | Ténor | Michael Kelly |
Don Curzio, juge | ténor | Michael Kelly |
Antonio, jardinier du Comte et oncle de Suzanne | basse | Francesco Bussani |
Barberine, fille d'Antonio | soprano | Anna Gottlieb |
Grands airs
- Air de Figaro « Non più andrai »
- Air de Figaro « Se vuol ballare »
- Air de Chérubin « Voi che sapete »
- Air de la comtesse « Porgi, amor »
- Récitatif et air de la comtesse « E Susanna non vien … Dove sono »
- Récitatif et air de Suzanne « Giunse alfin il momento … Deh vieni, non tardar »
- Récitatif et air du comte « Hai gia vinta la causa … Vedro metrio so spiro »
Intrigue
Cet opéra est la suite directe de la pièce de Beaumarchais
Le Barbier de Séville. Rosine est maintenant la comtesse Almaviva ; son mari, toutefois, n'est pas un modèle de vertu. Il recherche l'amour de la fille d'Antonio, Barberine, et de la camériste de sa femme, Suzanne, qui doit épouser Figaro entré au service du Comte. Il est toutefois concurrencé par Chérubin, le page, qui est amoureux de toutes les femmes et en particulier de la comtesse. De son côté, Marceline aidée de Bartholo veut empêcher les noces de Suzanne et Figaro car ce dernier lui a fait une promesse de mariage.
Acte I
L'
ouverture est très célèbre: joyeuse, fébrile, mouvementée... Ce bref
presto dépeint à merveille le caractère léger de l'oeuvre. Le rideau se lève sur une chambre meublée seulement d'un fauteuil. Figaro mesure l'espace pour le placement du lit nuptial, tandis que Suzanne essaye un chapeau orné de fleurs (Duo : « Cinque... dieci... »). Suzanne ne veut pas de cette chambre que le comte leur destine, et qui se trouve à proximité des chambres de leurs maîtres (Duo : « Se a caso madama »), car le comte la poursuit de ses assiduités. Figaro, demeuré seul, promet de déjouer les projets de son maître (Air : « Se vuol ballare »). Il sort.
Entrent Bartholo et Marceline, un contrat à la main. Elle lui demande comment obliger Figaro à honorer sa promesse de mariage. Bartholo promet de s'y employer (Air : « La vendetta »), puis sort. Marceline aperçoit Suzanne qui vient d'entrer et essaie de la provoquer, mais cela se retourne contre elle et elle sort (Duo : « Via resti servita »). Chérubin arrive et raconte à Suzanne que le comte l'a surpris seul avec Barberine et l'a congédié. Il vole à Suzanne un ruban appartenant à la comtesse, dont il est amoureux (Air : « Non so più cosa son, cosa faccio »).
Chérubin se cache derrière le fauteuil à l'entrée du comte, venu pour réitérer ses avances à Suzanne et lui demander un rendez-vous. Ils entendent alors Bazile qui approche, et le comte se cache à son tour derrière le fauteuil, tandis que Chérubin bondit dessus, et que Suzanne le recouvre d'une robe. Mais le comte finit par le découvrir (Trio : « Cosa sento! Tosto andate, e scacciate il seduttor »). Chérubin est sauvé seulement par l'entrée de Figaro avec un groupe de paysans, venus remercier leur maître d'avoir aboli le Droit de cuissage dans son domaine (Choeur : « Giovinete liete »). Figaro demande au comte sa bénédiction pour le mariage, mais celui-ci temporise et décide d'envoyer Chérubin au régiment. Figaro prétend alors se moquer de lui en lui décrivant la vie militaire, mais lui dit tout bas qu'il doit lui parler avant son départ (Air : « Non più andrai, farfallone amoroso »).
Acte II
Chambre de la comtesse. La comtesse pleure l'infidélité de son mari. (Air : « Porgi, amor, qualche ristoro ») Suzanne fait entrer Chérubin et il s'habille avec des vêtements de femme afin qu'il puisse suivre le mariage. (Air de Chérubin : « Voi, che sapete che cosa é amor »). Ils parent ses cheveux (Air de Suzanne : « Venite inginocchiatevi »). Arrivée du comte ; Chérubin va se cacher dans la chambre voisine, dans laquelle le comte souhaite entrer, ayant entendu quelqu'un remuer. La comtesse lui fait croire que c'est seulement Suzanne, et le comte, fermant toutes les portes, prend congé de la comtesse afin d'essayer de trouver une façon d'entrer dans la chambre. Suzanne laisse sortir Chérubin de sa cachette, et celui-ci saute par la fenêtre ; la camériste entre dans la chambre où le page était dissimulé. Le comte et la comtesse reviennent. Le seigneur croit qu'il découvrira Chérubin en ouvrant la porte, mais, à son grand étonnement, il n'y trouve que Suzanne. En attendant, Figaro, qui craint les galanteries du comte, essaye de l'empêcher d'apparaître à son mariage par une lettre anonyme. Cependant, interrogé par la comtesse, il avoue qu'il l'a écrite.
Quand Antonio, un jardinier, rapporte au comte une lettre qu'il dit avoir été laissée par un homme s'étant échappé par la fenêtre, Figaro raconte qu'il était avec Suzanne. Le document, s'avère être la nomination de Chérubin comme officier et Figaro se sort de cet embarras en la présentant au comte dans le but d'y faire apposer son cachet, qui était toujours manquant. Marceline, Bartholo et Bazile apparaissent maintenant, et le vieil homme porte son accusation contre Figaro. Le mariage de Figaro se trouve reporté afin que le comte puisse enquêter sur ce problème.
Acte III
Salle du mariage. Le comte est embarrassé par les événements récents et, selon une machination de la comtesse (elle revêtira les habits de sa camériste et ira rencontrer son mari dans le jardin), Suzanne consent à le rencontrer dans le jardin. (Duo : « Crudel, perché finora »). Suzanne dit à voix basse à Figaro que leur succès est maintenant certain et son procès est gagné d'avance. Le comte entend ces dernières paroles et il comprend qu'il a été trompé (Air : « Hai già vinta la causa »). La scène du procès suit (Sextuor - le comte, Figaro, Don Curzio, Bartholo, la comtesse et Suzanne : « Riconosci in questo amplesso una madre »), dans lequel il apparaît que Figaro est le fils naturel de Marceline et Bartholo, et qu'il ne peut donc pas épouser la gouvernante. La comtesse est laissée seule et elle songe à son bonheur perdu (récitatif et air : « Deh Susanna non vien... Dove sono »), quand Suzanne arrive et lui annonce la bonne nouvelle. La comtesse dicte une lettre d'amour à Suzanne pour qu'elle l'envoie (Duo : « Canzonetta sull'aria »). Le comte devra lui rendre l'épingle qui sert à attacher la lettre, pour montrer qu'il l'a reçue. Un choeur de jeunes paysans, avec parmi eux Chérubin, donne une sérénade à la comtesse (« Recivete, o padroncina »). Le comte arrive avec Antonio et, découvrant le page, se met en colère, mais est apaisé par Suzanne. Il se blesse au doigt avec l'épingle de la lettre, ce qui le contrarie encore plus. L'acte s'achève avec une invitation au banquet de la soirée.
Acte IV
Dans le jardin (parfois précédé par une scène dans le couloir). Suivant les directives dans la lettre, le comte a envoyé Barberine porter l'épingle à Suzanne, mais la pauvre fille l'a perdue (
Cavatine : « L'ho perduta, me meschina »). Figaro apprend sa signification par Barberine (récitatif et air : « Tutto è disposto...Aprite un po' quegli occhi »). Mû par la jalousie, il incite Bartholo et Marceline à venir au jardin aussi et à assister à l'entrevue entre le comte et Suzanne. Marceline informe Suzanne de ce plan (Suzanne chante l'air : « Giunse alfin il momento...Deh vieni, non tardar »). La comtesse arrive, portant la robe de Suzanne ; Chérubin cherche à embrasser celle qu'il croit être Suzanne, mais il en est empêché par l'intervention du comte, qui croit frapper Chérubin, et atteint Figaro. Le comte poursuit celle qu'il prend pour Suzanne et qui lui échappe, quand la vraie Suzanne arrive portant les vêtements de la comtesse. Figaro lui fait part des intentions du comte, mais reconnaît sa jeune promise. Il entre dans son jeu en lui manifestant de la déférence comme pour la comtesse et en subit les conséquences. Cependant, ils font la paix, et Figaro continue à jouer son rôle. Comme le comte apparaît, il déclare son amour à la fausse comtesse et tombe à genoux à ses pieds. Le comte appelle ses gens à la rescousse. Des lumières apparaissent et tout le monde se reconnaît, à la confusion du comte, qui n'a d'autre choix que de demander pardon à sa femme. Elle lui pardonne et les protagonistes, enfin réconciliés, participent tous aux réjouissances finales.
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